La vallée de la Drobie dans l'histoire



C'est à la suite de la croisade dite "contre les Albigeois" , menée par les barons francs dont Simon de Montfort, que le Languedoc dont faisait partie le Vivarais fut intégré au royaume de France.
C'est à partir de cette date 1229 que l'histoire de la vallée de la Drobie, fut celle de l'histoire de France, et ce ne fut pas celle d'un long fleuve tranquille.
Notre histoire eu des temps forts(noir).
La guerre de cent ans,si elle débuta en 1337 dans le nord et l'ouest de la France, elle s’incrusta dans notre région avec les compagnies de routiers, des bandes de mercenaires qui se louaient aux pouvoirs Français Anglais ...pour mener une guerre de conquête.
Ces compagnies vivaient sur le pays surtout quand elles n'y avait pas de commanditaire pour les financer.
Dans cette ambiance de guerre et pillage, la peste noire 1338 trouva un terreau fertile pour décimer notre régions.
Le Vivarais ( l'Ardèche) était sous contrôle "François", alors que le Gévaudan ( la Lozère) était sous celui de « l'Anglois »
C'est en 1380 que le chef de guerre du roi de France Bertrand Duguesclin trouva la mort au siège de Château Neuf de Randon.
La bande des Tuchins,originaire d'Auvergne qui sévissait dans le Languedoc fut contrainte de se replier dans les montagnes du massif central. En 1382,le château de Luc fut prit aux anglois.
En 1384 elles détruisent le château de Rocles, et deux mille de ces routiers furent éliminés (mis en déroute) aux Hubacs commune de Saint Étienne de Lugdarès.
C'est en1390-91 que les dernières bandes furent anéanties.

Si ce pays de tradition orale et de culture Occitane possède peu de document écrits, les édifices témoignent d'une histoire de violence. Les imprenables tours de gué, par leur réseau, servaient à donner et propager l'alerte pour prévenir d'un danger, Les châteaux et maisons fortes. Les caches collectives comme à Sablières, ou plus individuelles dans les fermes ou les terrains comme certaines "capitelles" aux entrées insignifiantes,qui se révèlent donner accès à des salles.
Ces refuges dont je ne donnerai pas de détail car rien ne dit qu'ils ne retrouverons plus leurs utilités.

Ils ont beaucoup servi dans une période aussi très noire, celle des batailles de la guerre de religion. Ce pays très partagé fut un enjeu entre protestants et catholiques.
Débutées quelques années avant le massacre de la Saint Barthélémy (1572), elles prirent, à cette occasion, une extension qui ne s’apaisa qu'en 1669 par la paix d'Alès.
En 1577 massacre par des ligues paysannes de la garnison royale du fort du Petit Paris( Montselgues), suivi de la répression contre les rebellions de Sablières,Saint Mélany, Saint André Lachamp, Borne, Planzolles, puis condamnation à mort et exécution de Simon Redon de Planzolles.
La mémoire populaire a conservé des épisodes guerriers, au manoir du Pré à Dompnac (une maison forte aujourd'hui en ruine) et à celui de Ligonès à Sabliéres.

Puis ce furent les révoltes paysannes, jacqueries, frondes, escarmouches anti-fiscale, premières révoltes des masques autour des Vans qui précédèrent dans le pays la révolution Française de 1789.
Ces événements n'étant plus très éloignés dans le temps,les témoignages historiques en sont plus nombreux.
Cette vallée, et celles qui l'entourent furent un lieu de la contre révolution, voire les écrits de l’historien Charles Jolivet, la chouannerie en Vivarais, et l’œuvre romanesque de Firmin Boissin Jan de la Lune.
La mémoire populaire parle toujours du chouan de Jouany abattus dans les falaises de Ranc Nègre (Dompnac),et de celui abattu par un coup de fusil à travers la porte au hameau du Fabre à Saint Mélany par les dragons de Pradelles. La consigne était plutôt mort que vif, c'était vraisemblablement les derniers vestiges de la fameuse bande à Degout Lachamp,qui terrorisa l'ordre établi.Sa réputation de Mandrin du Vivarais était telle qu'à l’évocation de son nom,les possédants tremblaient,les paysans se soulevaient,et ne payaient plus l'impôt.
Il fut identifié en 1783 comme meneur de la révolte dite des masques contre les gens d'affaires,avocats, procureurs, notaires, qu'ils pillaient, et dont ils brûlaient les papiers.
On rencontre souvent Degout Lacham à l'abitarelle de la Croix de Fer, lieu étape de ses passages entre son sanctuaire dans les forêts d'elzes (d'yeuses) de la vallée de la Drobie, et les théâtres de ses actions extérieures. On évalue a une soixantaine les membres de sa bande dont nombres d'habitants de cette vallée.
Les autorités ne s'aventuraient dans son sanctuaire ou il baignait comme un poisson dans l'eau.
Ils fut pris en 1796 à Largentiére, et son histoire finit mystérieusement dans la prison de Privas ou on l'avait transféré.
Cette révolte mi brigands mi chouans, dura jusqu'en 1800 pour s'éteindre progressivement, sous les coups de la répression, et de la désapprobation.

La population de Sablières entre les recensements de 1831et 1836 passa de 1585 à 941 habitants. Certainemant l'épidémie de choléra morbus en fut la principale cause.

La seconde guerre mondiale vit affluer des réfugiés Catalan qui fuyaient la répression en Espagne Franquiste. Je dis volontairement Catalan, car le premier étonnement des gens du pays fut de constater qu'ils parlaient comme eux, l' occitan et le catalan sont, car de même origine, des langues presque jumelles.

Cette situation de difficile accès en faisait une naturelle zone de refuge, aussi pour cacher les recherchés du pouvoir nazi, puis dans la suite de la guerre pour soustraire des juifs aux rafles de l'occupant. Ce fut aussi une zone ou les forces de la résistance eurent à subirent les violences de l'occupant, en 1943 le massacre de Thines tua 6 maquisards,et 3 villageois.
Celui du plan de la tour à Sanilhac ou les occupants fusillèrent 10 otages, en répression d'une opération de l'armée allemande contre des résistants,qui leur fut malheureuse et se conclu par la mort de 5 de leurs soldats.

Cette vallée de la Drobie se réveilla un jour d’août 1977 envahie par routes, montagnes,et air.

Une opération des forces de police actuelles, successeurs des dragons, recherchait un autre Mandrin :Pierre Conty, le renseignement aurait pu être bon, seulement il avait quasiment 2 siècles de retard.